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La Vie sans principe

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 3.06/5

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18 critiques: 3.33/5



Junta 3.5 Plutôt d'accord sur presque tout avec Nono.
Arno Ching-wan 3.5 A partir de maintenant, c'est chacun sa gu...
Anel 3.25
Ordell Robbie 2 Passionnant dans son propos mais sans inspiration formelle et narrative.
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


A partir de maintenant, c'est chacun sa gu...

C’est ce qu’illustre Johnnie To avec un scénario magnifique, écrit à dix mains selon IMDb, qui, malheureusement, n’est pas assez bien mis en valeur. La faute en revient je crois au montage qui fait un peu foirer le climax, montage complexe à composer avec une histoire pareille et qui peine à imbriquer l’histoire du flic incarné par Richie Ren – consacrée à la crise immobilière - au reste. A savoir la journée d’une commerciale en banque, hitchcockienne en diable, interprétée par Denise Ho (aucun lien de parenté avec Michel) qui renvoie à l'excellent Glengarry Glen Ross de Foley, et celle d’un péquenot de triade, le géant Lau Ching-wan (gaffe au cabotinage), qui jamais ne se révèle Kaiser Sauzé en bout de course mais qui, par contre, confirme l’adage « bienheureux les simples d’esprit ». A travers son personnage, To se moque de cette bourse qui dirige le monde, dirigée elle-même par personne puisqu’elle est en totale roue libre. Aux vils banquiers de faire croire le contraire en rassurant tout le monde avec les différentes techniques commerciales en vogue. L’état des lieux sur la crise en Chine, liée on le voit à celle de l’Europe, ubuesque, est brillant. La démonstration se fait ludique, on ne s’ennuie jamais et l'on s’amuse même à « voir » entre les lignes. Car si ce sujet intéresse To, avec les triades montrées comme caduques aux yeux d'un ancien mafieux devenu banquier parce que « ça paye mieux », on ne peut s’empêcher de penser que cela est lié aux financements difficiles de films qui, à en croire certains, se font - faisaient ? - parfois à travers l’implication, justement, des triades. Complètement fauchées maintenant ?

Ce qui renvoie au Dillinger version Mann et à ses bandits qui se lancent dans les paris "parce que ça paye mieux et c'est moins risqué que les braquages", à l'opposé d'un Dillinger périmé, aventurier romantique présenté comme vétuste avec ses joujous de revolvers. A travers cet avènement des banques et de leur apparente immunité en toute circonstance puisque qui perd semble gagner, To nous présente une nouvelle étape de la "pénardisation" du grand banditisme dans laquelle les pires salauds du monde, les pires femmes vénales sans scrupules - sans principe -, se recasent en banquier / banquière en toute tranquilité. A l'opposé d'un truand de bas étage qui, on le voit, se fait traquer sans cesse par la police pour quelques éclats de violence qui paraissent bien dérisoires comparés aux crimes odieux perpétrés par ces monstres en col blanc. Jamais inquiétés.

Retrouver cette famille (Lau Ching-wan !) et découvrir cette histoire m’ont fait plaisir mais la forme reste par trop légère pour m’emballer pleinement. La musique (Jamaux ?) à la Hisaishi en mode Kitano m’a semblé peut-être un peu trop prétentieuse, décalée. Ou alors sont-ce juste les scores de Raymond Wong qui me manquent toujours autant, je ne sais pas. Et puis ce recyclage du couteau planté dans un corps encore vivant pour un bon bout de temps renvoie par trop à PTU pour me convaincre vraiment.

Tout est relatif dirons nous, Une vie sans principe reste un bon film, d’utilité publique même pour ceux et celles qui croient encore qu’un banquier peut s’avérer sympathique. Il n’en est rien, soyez-en toutes et tous persuadés ! Ce sont des voleurs, méfiez-vous. Pour eux, c’est chacun sa gueule et dans la vie y’a qu’les baiseurs et les baisés, point barre ! Semble nous dire Mr To. Jolie morale faite d’un poinçon enfoncé dans le thorax comme on mettrait un point sur le « i » de « crise ».


      

23 juillet 2012
par Arno Ching-wan


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